La Nièce de Flaubert
Willa Cather
Inédit en français • Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel
Willa Cather (1873-1947) a déjà solidement établi sa réputation de grand écrivain américain avec, entre autres romans, Mon Antonia et Pionniers ! lorsque, au cours de l’un de ses voyages en France, en 1930, elle rencontre, dans un hôtel d’Aix-les-Bains, une fascinante vieille dame qui n’est autre que Caroline Grout, la nièce de Gustave Flaubert. La petite Caroline, dont la mère est morte en couches, a été élevée par son fameux oncle dont elle est l’exécutrice testamentaire.
La Nièce de Flaubert dresse le portrait d’une femme surprenante, lien vivant entre un vingtième siècle déjà éprouvé par la guerre et l’âge d’or de la littérature française, dont Flaubert est l’un des plus grands représentants. Ce texte est avant tout un éloge ardent de la littérature et de la lecture, non comme passe-temps mais comme raison de vivre.
Elliptique et sensible, le premier roman de l’écrivain américain Willa Cather parut en 1912. Intrigue dépouillée, narration procédant par bonds et par réminiscences, monologues intérieurs et conversations subtilement sapées par les sentiments : Le Pont d’Alexander annonce, sans conteste, l’un des sujets de prédilection de Willa Cather — la lutte entre les forces opposées qui nous habitent. Populaire en même temps qu’encensée par la critique, l’œuvre de Willa Cather (1873-1947) fut louée par William Faulkner et Sinclair Lewis. Ses romans les plus connus sont Pionniers !, Mon Ántonia, et L’Un des nôtres, pour lequel elle reçut le prix Pulitzer en 1923.
Faustine Fayette, Radio Notre-Dame
C’est un tout petit livre de 60 pages qui décrit sur la rencontre de deux femmes, réunies par leur affection pour Flaubert, l’une comme écrivain, l’autre comme oncle. Deux femmes de lettres qui naviguent dans leurs conversations entre l’âge d’or de la littérature française avec Flaubert et un vingtième siècle tourmenté par la guerre. C’est la rencontre dans un hôtel d’Aix-les-Bains de l’auteur américain Willa Cather et de Caroline Franklin Grout, née Hamard, nièce de Flaubert. La Nièce de Flaubert est le récit à la première personne par Willa Cather de cette rencontre. Un récit court, précis, écrit à la manière presque des auteurs français du dix-neuvième siècle. Une petite plongée flaubertienne, une relecture amusante de ses œuvres, un délice littéraire.
Jean-Pierre Longre, Notes et chroniques
Dans En quête du rien, témoignage d’un voyageur anonyme, un écrivain se voit prescrire par son médecin une cure de repos total, d’inoccupation complète, de tranquillité absolue, ce qui ne va pas sans difficultés, tant le néant est proche de l’oisiveté. Cela donne lieu à un savoureux morceau d’humour. Dans La Nièce de Flaubert, on assiste, en 1930 à Aix-les-Bains, à la rencontre de l’auteur avec Caroline Franklin-Grout, nièce du grand écrivain, élevée par lui, évoluant dans le souvenir vivant et créateur de son monde. Discussions émouvantes et nourries sur Flaubert, ses amis, l’écriture, la lecture, la musique, l’art, et beau portrait de vieille femme cultivée, active, qui fut dans son enfance et sa jeunesse une « oreille attentive » pour le romancier : « Pendant les meilleures années de sa vie d’écrivain, il avait eu dans sa maison, à son côté, ou du moins à portée de correspondance, un être de son sang, plus jeune et plus ardent que lui, qui comprenait la moindre de ses intentions, et qui, plus encore, percevait la qualité de ses échecs. Peut-on rêver situation plus heureuse pour un homme de lettres ? »
Quels rapports entre les deux livres, objectera-t-on ? L’attention à la forme de ces deux objets à l’esthétique soignée, la précieuse minceur du propos, la rigoureuse limpidité de l’écriture. Surtout, ici, les deux mots clés sont « rien » et « Flaubert » : voilà qui rappelle ce que celui-ci écrivait à Louise Collet le 16 janvier 1852 : « Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière. » Nous y sommes, quasiment.
ISBN : 9782916136486
Collection : La Petite Collection
Domaine : États-unis
Période : XXe siècle
Pages : 72
Parution : 11 avril 2012