La Brebis galeuse
Ascanio Celestini
Traduit de l’italien par Olivier Favier
Ouvrage traduit à l’initiative et avec le soutien de la Maison Antoine Vitez, Centre de la Traduction théâtrale, Montpellier
Ouvrage traduit avec le concours du ministère des Affaires étrangères italien
Nicola a peur du noir. Nicola est depuis trente-cinq ans dans une « résidence de saints », il n’en sort qu’une fois par semaine pour aller au supermarché. Il est né dans les fabuleuses années soixante et il est mort cette année. Nicola ne sait pas qu’il est Nicola, alors il lui parle. Pour remettre de la lumière dans son cerveau, il y a l’asile électrique, et le docteur qui est le plus saint de tous.
Né à Rome en 1972, Ascanio Celestini s’est imposé, avec notamment Radio clandestine et La Fabbrica, comme une figure majeure du théâtre de narration. Dans La Brebis galeuse, publiée en Italie en 2006, il s’attaque, dans la lignée de Pier Paolo Pasolini et Dario Fo, à un monde où tout se consomme. Sauf la peur.
Stefano Palombari, L’Italie à Paris
Ascanio Celestini est un personnage très populaire en Italie. Propulsé par le petit écran, il fait toujours le plein dans les théâtres de la Péninsule. Sa spécialité : raconter des histoires. Il est maître dans la matière. Avec son léger accent romain et son look décalé, il conquit instantanément la sympathie du public. En revanche on ignore encore, et cela vaut pour les deux côtés des Alpes, que la lecture de ses textes est tout aussi gouteuse. Surtout lorsqu’on a déjà eu la chance de l’écouter. En lisant, on a l’impression de l’entendre « raconter ». La Brebis galeuse est exemplaire à cet égard. Dans cet ouvrage, Celestini raconte l’horreur de l’asile, par le biais d’un personnage, Nicola, qui y est resté enfermé pendant 35 ans.
Nicola raconte et se raconte de l’extérieur. D’ailleurs, son sort était en partie écrit à l’avance, sa mère ayant passé les dernières années de sa vie à l’asile. Né durant les fabuleuses années soixante, il passait les journées avec ses frères à garder les brebis. Puis, il y a eu un accident et il a été enfermé à l’asile.
Celestini réussit à décrire la vie monotone et aliénante des « enfermés » avec une légèreté stratégique qui n’ôte rien à l’horreur, bien au contraire. Son récit n’embellit guère la réalité. L’absence de pathos, remplacée par une ironie qui se nourrit des quiproquos de son personnage principal, désarme le lecteur, qui se laisse guider docilement dans l’abîme de l’« asile électrique ». Dans l’édition française le plaisir de la lecture reste intact grâce à l’excellente traduction d’Olivier Favier. Un livre à lire absolument.
ISBN : 9782916136257
ISBN ebook : 9782373850215
Collection : La Grande Collection
Domaine : Italie
Période : XXIe siècle
Pages : 128
Parution : 7 janvier 2010