Zane Grey Cavalier

Hubert Prolongeau, Télérama

Trois raisons de (re)lire… Zane Grey, grande plume du western

Maître légendaire du western, auteur d’une centaine d’ouvrages dont seulement cinq ont été jadis traduits en francais, Zane Grey fait une nouvelle chevauchée vers nos contrées avec la publication d’un de ses plus célèbres romans, “Les Cavaliers des canyons”.

1. Parce qu’on entend parler de Zane Grey depuis très longtemps, sans avoir pu le lire

Zane Grey (1872-1939) est presque aussi présent dans les souvenirs des lectures d’enfance des auteurs américains que le sont Jules Verne (1828-1905) dans ceux des romanciers français, ou Karl May (1842-1912) dans ceux des allemands. Pourtant, comme Karl May, Zane Grey, très célèbre partout ailleurs, a été très peu traduit chez nous : cinq de ses romans seulement, sur la centaine qu’il a écrits – et encore le dernier était-il paru dans les années 1950. Depuis, plus rien ou presque.

Zane Grey, pourtant, c’est l’esprit western dans toute sa splendeur. Trop américain, par conséquent ? Pas sûr. A l’heure où cette littérature a conquis chez nous quelques modestes lettres de noblesse, avec les rééditions de grands classiques (Les Proies, de Thomas Cullinan, La Captive aux yeux clairs, de A.B. Guthrie, Le Tireur, de Glendon Swarthout) chez Rivages ou Gallmeister, et la création de la collection « L’Ouest, le vrai » dirigée par Bertrand Tavernier chez Actes Sud, il était temps d’éditer aussi Zane – celui qui, avec Louis L’Amour (1908-1988), tout aussi méprisé ici, est le grand best-seller du genre.

C’est chose faite à présent, avec un de ses titres les plus connus outre-Atlantique, Riders of the purple sage (1912), traduit par Les Cavaliers des canyons aux excellentes éditions du Sonneur. Un roman qui, entre 1918 et 1996, a inspiré pas moins de cinq films.

2. Parce que ce roman n’est pas qu’une suite de cavalcades

Les Cavaliers des canyons n’est pas un de ces romans de série comme ceux qu’éditait la collection « Western » des éditons du Masque dans les années 1970. Le roman se dintingue déjà par la taille, 500 pages ou presque, ensuite par sa construction : deux histoires parallèles qui mettent en scène des personnages distincts.

Il se distingue aussi et enfin par la présence de la nature et la façon dont elle colle aux personnages. Beaucoup mieux que d’autres, Zane Grey parvient à faire vibrer de concert les héros et le décor qui les entoure, et à rendre palpable l’influence de cet environnement sur les personnages. On est tout autant dans le nature writing que dans la succession de fusillades et d’attaques d’Indiens, trop souvent seules marques du genre.

3. Parce que la mine reste ouverte, et qu’on espère en voir extraites d’autres pépites

Zane Grey a donc signé une centaine de livres. C’est dire s’il y encore de quoi puiser dans cette manne. Si Les Cavaliers des canyons plaît aux lecteurs, les éditions du Sonneur envisageront de continuer la publication de ses œuvres. Quand on sait que Grey a inspiré aussi bien Victor Fleming et Tom Mix que Henry Hathaway et Fritz Lang, on l’espère vivement…

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