Whitechapel

Jean-Paul Rivera • Organisateur du Festival de Sèvres
Je viens de terminer le roman le plus étonnant qui soit, dans le Londres de la fin du XIXe siècle, lorsque Whitechapel était l’antenne grande ouverte de l’Enfer sur Terre. Avec Le Nain de Whitechapel, l’auteur, Cyril Anton, nous plonge dans la vie complètement hallucinante et déjantée du malheureux Oscar, né difforme dans une famille bourgeoise victorienne aisée et bien comme il faut, qui se débarrasse donc de lui, après quelques années où il reçoit une éducation soignée, en le vendant à un éleveur de chiens – et quels chiens ! A partir de là, le pauvre va survivre puis s’élever au milieu de la lie de la société – mendiants, juifs, homosexuels et autres marginalisés de l’époque, rejoignant une police plutôt pourrie puis s’en éloignant, luttant contre un gang de « bien pensants » qui élimine sans pitié et en jouissant de la souffrance infligée tous ces exclus. Le roman est complètement déjanté, bourré d’idées aussi originales et folles que les savants fous et autres illuminés qu’il met en scène ; il est, en même temps, un roman plein de tendresse pour tous ses personnages victimes de la vie, rempli de descriptions sordides du quartier et d’images somptueuses – la boule de neige géante est une idée magnifique ! -, où la résilience le dispute au découragement et la tendresse à la violence.
C’est un roman totalement inclassable, hors normes, indéfinissable, mais un chef d’œuvre de l’imaginaire à lire toutes affaires cessantes. »

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