Stefano Palombari, L’Italie à Paris

Stefano Palombari, L’Italie à Paris
Ascanio Celestini est un personnage très populaire en Italie. Propulsé par le petit écran, il fait toujours le plein dans les théâtres de la Péninsule. Sa spécialité : raconter des histoires. Il est maître dans la matière. Avec son léger accent romain et son look décalé, il conquit instantanément la sympathie du public. En revanche on ignore encore, et cela vaut pour les deux côtés des Alpes, que la lecture de ses textes est tout aussi gouteuse. Surtout lorsqu’on a déjà eu la chance de l’écouter. En lisant, on a l’impression de l’entendre « raconter ». La Brebis galeuse est exemplaire à cet égard. Dans cet ouvrage, Celestini raconte l’horreur de l’asile, par le biais d’un personnage, Nicola, qui y est resté enfermé pendant 35 ans.
Nicola raconte et se raconte de l’extérieur. D’ailleurs, son sort était en partie écrit à l’avance, sa mère ayant passé les dernières années de sa vie à l’asile. Né durant les fabuleuses années soixante, il passait les journées avec ses frères à garder les brebis. Puis, il y a eu un accident et il a été enfermé à l’asile.
Celestini réussit à décrire la vie monotone et aliénante des « enfermés » avec une légèreté stratégique qui n’ôte rien à l’horreur, bien au contraire. Son récit n’embellit guère la réalité. L’absence de pathos, remplacée par une ironie qui se nourrit des quiproquos de son personnage principal, désarme le lecteur, qui se laisse guider docilement dans l’abîme de l’« asile électrique ». Dans l’édition française le plaisir de la lecture reste intact grâce à l’excellente traduction d’Olivier Favier. Un livre à lire absolument.

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