SensCritique

SensCritique

Décapant et drôle dès la première phrase, le deuxième roman de Francois Blistène met en scène un misanthrope psychopathe parfaitement haïssable, mais rempli de bonnes intentions envers ses enfants — « à condition qu’ils ne le déçoivent pas ».
Se retrouvant soudain orphelin et à la tête d’une fortune confortable, Philippe Pontagnier se coupe du monde, de cette humanité qu’il abhorre, organisant son retrait avec le soin obsessionnel qui le caractérise, dans sa propriété isolée de tout. Rêvant d’engendrer des êtres parfaits à son image, détachés des divertissements et des exaltations futiles et détestables, il sélectionne une épouse reproductrice et entreprend de façonner le destin de ses trois enfants, et de leur ôter toute envie de sortir de la maison, personnage central du livre.
Les enfants ne connaissent ni leur lieu de résidence ni leur nom de famille, tout ce qui leur fournirait des repères par rapport au monde contemporain ayant été éradiqué dans cette maison. Hélas pour leur géniteur, les trois bambins mettent un jour la main sur un disque d’Elvis Presley et commencent à soupçonner en l’écoutant que le monde extérieur n’est pas aussi monstrueux que la peinture qu’en a fait leur père.
Francois Blistène est un excellent conteur, et ce drame parodique, jonché de phrases comme des cailloux blancs qui en annoncent l’issue, est très divertissant, essentiellement grâce à ce monstrueux personnage de père, fou obsessionnel, rêvant de recréer et de transmettre un monde sans humanité.

Lire l’intégralité de l’article

Lettre d'information

Inscrivez-vous à notre lettre d’information pour être tenu au courant de nos publications et des manifestations auxquelles nous participons.