Libération
Une femme qui change de prénom au beau milieu d’une page, ou qui demande à l’auteur d’écrire une scène de cul (« Un peu surpris par ces désidérata soudains, l’auteur dut refuser pour des raisons de cohérence du récit. »), des personnages qui ne se pressent pas pour revenir quand l’écrivain se remet à sa table de travail, l’un étant parti acheter des énièmes sardines au marché provençal, l’autre émergeant de sa chambre une demi-heure plus tard en peignoir. On est presque à la fin du chapitre 7 et le trio n’a pas avancé dans l’histoire. « Je vous signale qu’au même chapitre 7, Michel Strogoff avait déjà rencontré rien moins que le tsar, pris un train en bois de Moscou à Nijni-Novgorod, et qu’il descendait la Volga en bateau avec une poulette après avoir entubé la police. » On est loin de Jules Verne, mais cette empoignade entre le créateur et ses créatures réjouit par ses éclairs d’absurdité.