Pierre Darquenne, Ville à vélo
On ne peut que remercier cette maison d’édition d’avoir sorti de l’oubli ce texte, court il est vrai, mais tellement amusant à lire. Il a été écrit en 1906, à une époque où la bicyclette était déjà un produit industriel et populaire, et alors que l’auteur était proche de la fin de sa vie. Pourtant, dès sa démocratisation (dans les années 1890) et la folie populaire qu’elle entraînera, l’auteur ne cessera d’être tenté, invité à s’y adonner comme bon nombre de ses contemporains mais jamais il ne franchira le pas, sans doute par peur de la « machine », peur de la chute et des moqueries de badauds. Dans ce texte, l’auteur se livre à une description de ses sentiments et émotions face à la petite reine qu’il touchera, admirera, mais jamais ne montera pour finalement, à l’article de sa mort, ressentir plein d’amertume de n’y pas avoir goûté.