Panayotopoulos La Petite Revue

Alexia Kalantzis, La Petite Revue

L’écriture et la vie
Seul dans un appartement vide, séparé de sa femme et de son fils dont il n’a pas obtenu la garde, le narrateur dialogue avec le fantôme de son père mort quelques années auparavant. Il interroge un passé dont il ne connaît pas tout : qu’est-il vraiment arrivé pendant les quinze ans qui ont précédé le mariage de ses parents ? Les aveux de sa mère répondront tardivement aux interrogations de l’écrivain, et lui permettront, peut-être, de dompter ses fantômes.
À travers ce court récit, Nicos Panayotopoulos s’interroge sur la filiation. Présenté comme une « prophétie autobiographique », le texte, empreint de nostalgie, cherche en effet à lier le passé et l’avenir en questionnant la relation père-fils : ce n’est qu’en comblant les vides du récit officiel de ses parents que l’écrivain parviendra à dépasser la colère – pourtant nécessaire – sur laquelle il s’est construit. L’écriture apparaît ici comme doublement rédemptrice : elle offre à la fois une réconciliation avec le père, rétablissant le dialogue avec son fantôme, et tisse un lien futur avec l’enfant.
Comme beaucoup de romans de cette rentrée littéraire, le livre évoque le silence des générations qui ont vécu la guerre ou l’après-guerre. L’Histoire est ici présente en filigrane, à travers le portrait en creux d’une Grèce sclérosée. Mais le drame est avant tout intime : l’écrivain livre ses questions et ses doutes dans un récit délicat et touchant.

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