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Ouest-France •  Jean-Marc PINSON

Kent Nerburn, spécialiste de la culture amérindienne rencontre Dan, un vieil indien de la tribu des Lakotas. Ceci n’est pas un roman. Mais un témoignage touchant d’un indien en colère.

Ni loup ni chien, est une expression de Sitting Bull au sujet de ces indiens qui travaillaient pour le gouvernement américain : ni des guerriers rouges, ni des fermiers blancs.

Kent Nerburn est un spécialiste de la culture amérindienne. Un jour, il reçoit un coup de fil d’une femme qui lui dit que son grand-père veut lui parler. Il s’agit de Dan, un vieil indien de la tribu des Lakotas. Il veut que Kent écrive un livre sur ce qu’il a vécu et vit encore de sa condition d’indien dans ce monde qui a chassé ses ancêtres de leurs terres.

Le vieil indien a pris des notes en vrac, à l’écrivain blanc de mettre de l’ordre dans tout ça, de sortir son magnéto quand il a envie de parler. Kent Nerburn va réussir, non sans mal, à se faire accepter. Avec Grover, un autre indien et Fatback, une vieille chienne, ils vont partir en voiture dans un road-trip dans l’ouest américain. Ils iront en pèlerinage à Wounded Knee, dans le Dakota, là où les âmes des indiens massacrés par l’armée américaine en 1890 planent encore. Loin des clichés, comme ces « wanabe », ces blancs qui veulent faire comme les indiens en se disant proches d’eux, Dan fait part avec justesse et philosophie d’une colère sourde à l’encontre des blancs. Pour l’auteur, c’est comme une initiation, une invitation à voir de l’autre côté, un peuple fier dont l’existence même s’étiole dans le train de vie américain. Quand Kent dit devant un paysage : « C’est un bel endroit », Dan rétorque : « C’est pas juste un endroit, ça, c’est de la parlotte de blanc. La terre est vivante. On se tient sur elle, on fait partie d’elle. »

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