Marc Endeweld, Témoignage chrétien
Aventurier et écrivain, Jack London (1876-1916) a longtemps cherché le contact avec ce qu’il appelait les gens « vivants ». En vain. « Je suis né dans la classe ouvrière. » C’est par cette simple phrase que l’écrivain américain Jack London entame un court texte d’une force incroyable retraçant sa vie. À travers son ascension sociale fulgurante, ce fervent socialiste, ce « rouge », connaîtra ainsi les gens de peu comme les puissants de ce monde, deviendra même un lettré respecté par ses pairs.
Ce parcours amènera pourtant London à l’épuisement moral : le 22 novembre 1916, l’écrivain meurt d’une crise d’urémie après avoir absorbé une forte dose de morphine. Les Éditions du Sonneur ont eu la bonne idée de traduire ce texte — intitulé sobrement par l’écrivain Ce que la vie signifie pour moi — en l’accompagnant d’une préface. Mais ce texte est bien plus qu’une autobiographie.
« Ayant « réussi » comme « marchand de cerveau », c’est-à-dire « prolétaire intellectuel », et fréquentant les gens d’en haut, il découvre que la vie ordinaire des riches n’est pas vraiment enviable », commente Francis Combes dans la préface. À l’image du titre qu’il a choisi, London met ainsi à nu ses contradictions sociales et politiques avec une grande franchise, laissant poindre une certaine souffrance et sa solitude. […] Une invitation à redécouvir l’œuvre de Jack London, pour qui l’écriture n’était pas un but en soi, mais une façon de dire le sens même de la vie individuelle et collective.