Juliette Morillot, La Revue
« Ma journée est faite : je quitte l’Europe. L’air marin brûlera mes poumons ; les climats perdus me tanneront. Nager, broyer l’herbe, chasser, fumer surtout ; boire des liqueurs fortes comme du métal bouillant — comme faisaient ces chers ancêtres autour des feux. » Quand Arthur Rimbaud écrit ces mots, dans Une saison en enfer, sa vie s’effiloche. Sa relation avec Paul Verlaine s’est envenimée, et ses souffrances le conduisent déjà aux marges de la folie. Bientôt, de retour à Charleville, Rimbaud va renoncer à l’écriture et partir. Fuir. Il s’enrôle alors dans l’armée coloniale néerlandaise et embarque pour Java. Mais, très rapidement, le 14 août 1876, il déserte pour ne réapparaître à Charleville qu’en décembre de la même année. Après plusieurs semaines au cœur de Java. Un séjour dont on ne sait rien car le poète n’a, semble-t-il, rien écrit. C’est sur ces moments suspendus dans le temps et l’œuvre de Rimbaud que se penche l’écrivain américain Jamie James dans un très joli livre illustré de photos et cartes anciennes. […] Les poète et curieux se laisseront ensorceler par la vision pétrie de charme de cet érudit amoureux, qui nous entraîne avec brio dans un voyage sentimental et littéraire unique.
Une invitation au rêve intelligente et raffinée, fruit d’une petite maison qui deviendra grande, les Éditions du Sonneur.