Jean Ristat, Les Lettres françaises

Jean Ristat, Les Lettres françaises

Dès les premières pages, le ton est donné, la voix posée. Et le lecteur est happé, fasciné par le charme envoûtant de la narration, sensible, forte et rapide. Rares sont les écrivains capables de rendre la magie de l’enfance avec une telle force. Je ne vois que Colette à qui la comparer, par exemple celle de la Maison de Claudine. Comme Colette, Marie-Noël Rio sait, parler de l’éveil de la sensualité. Elle évoque, dans des phrases sobres, concises, les menus objets, les trésors qui composent son univers : les cigarettes anglaises que fument la mère, « rangées dans une boîte de métal rouge », les livres de la collection Rouge et Or, les crayons, l’eau de Cologne, « les savons nacrés à l’odeur de lait, polis comme des cailloux roulés par la mer, les pots de verre bleus emplis de crèmes, de poudres impalpables, les houppes de duvet qui sont comme des caresses de l’air, sans poids, sans consistance dont la douceur me fait frémir ». Comme Colette, elle dit le bonheur, parfois violent et douloureux, de toucher, de voir, de sentir. […] On le voit, ce grand et beau livre développe une leçon morale et politique, jamais démonstrative. C’est l’œuvre d’un écrivain avec lequel il faut désormais compter.

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