Delphine Durand, Lelitteraire.com
Rien de plus pénétrant, de plus démentiel, d’une enivrante et prestigieuse démence que ces quatre nouvelles écrites entre 1867 et 1874 qui témoignent de la science de l’arabesque d’Arrigo Boito enserrant de solides volumes. […] Le Fou noir, en noir comme il sied, est un très bxrillant exercice en noir et blanc où éclatent les papillotements violents de la folie et de la mort. Quant au Poing fermé, c’est une misérable comédie humaine digne des eaux-fortes de Bresdin ou de James Ensor. Autre efflorescence bizarre, Le Trapèze, où l’aliénation qui règne absolue est parcourue d’une inquiétude onduleuse et froide, d’une luxure de décadence qui ne dit pas son nom. […] Ibéria est une suite de visions merveilleuses. Un château magique et crépusculaire qui évoque les polyphonies wagnériennes (Lohengrin, Parsifal ou La Chevauchée), une princesse énigmatique et son cousin las de voluptés incestueuses assaillis de rêves sinistres. […] Alliant les déformations linéaires, les bizarreries de nuances psychologiques, les récits publiés par les jeunes Éditions du Sonneur, dont les choix sont remarquables à divers points de vue, procèdent de l’hallucination psychique et de l’irréalité dans le réel, des désirs illuminés par le crépuscule fiévreux de l’inspiration noire.