Christian Chavagneux • Alternatives économiques
Voilà Joseph Kessel à Hollywood en 1936. Si le cinéma des studios nous fait encore rêver, le grand reporter et romancier y voit « des citadelles colossales de la finance et du trucage », des usines à films où tout est taylorisé et qui doivent cracher du rendement financier. Mais où, tout de même, « c’est l’histoire qui compte », il faut des créatifs, pressurés comme des citrons.
On s’amuse à sa description des hiérarchies sociales selon les fêtes où l’on est invité, à l’obsession du cinéma pour tous ceux qui vivent là, un monde qui s’empare de tout, même du désert !
Le dernier chapitre explique le succès de cette industrie : les films sont une lueur dans une vie de travail et d’ennui, ce n’est pas un hasard si leur succès date du temps de la prohibition. Raison pour laquelle cet opium du peuple doit être simple, parler aux tripes et « éviter tout effort de l’intelligence ». Une recette toujours appliquée mais, heureusement, pas exclusive de productions grand public de qualité.