Gregory Mion, critiqueslibres.com
Khair nous décrit admirablement le Londres dix-neuviémiste par petites touches descriptives, lesquelles font penser à la méthode de Cézanne, donnant ainsi à l’Angleterre une allure impressionniste où la succession des moments descriptifs finit par accomplir une totalité objective dont la vérité fonctionne à rebours. Au reste, quand on mentionne cette qualité de narration, qui plus est soutenue par une multiplicité de points de vue, on est dans l’obligation de saluer l’excellent travail de la traductrice Blandine Longre, qui nous rappelle que traduire, c’est certes interpréter, mais c’est surtout se présenter dans la nudité de l’écriture avec tout ce que cela comporte de risques et d’acribologie, acribologie qui en devient positivement maladive à force d’être compétitive. […] On peut lire ce roman pour de nombreuses raisons : l’anthropologue se souviendra de ses années d’études, l’érudit appréciera, l’honnête homme se divertira, et les obsédés de la différence y dénicheront des disparités socio-historiques qui augmenteront leur verve la prochaine fois qu’ils auront à s’exprimer avec des proches. Qui plus est, Tabish Khair est un grand écrivain, en quoi nous remercions les Éditions du Sonneur de le faire connaître.