François Cérésa, Service littéraire
Même si on l’oublie un peu, lui qui fut adulé et préfacé par Marguerite Duras, Jean-Marie Dallet jette l’ancre là où ça lui chante. Navigateur et écrivain, il écrit ses bouquins à l’aise dans ses docksides, dans l’ombre d’une dodue de Gauguin et d’un mât de beaupré, histoire de rendre hommage à un malheur qui commence par une phrase ou à une phrase qui commence par un malheur. […] Il nous raconte l’histoire des frères Rorique. pas dans le genre « Rorique, as-tu du cœur », mais dans son style à lui, chaloupé, à la gîte, riche en nœuds, où il est question d’assassinats et de piraterie. Vous l’avez compris, ça se passe au dix-neuvième siècle, dans une mélasse où pataugent Gauguin, Narrhun, Alexandre, Joseph, Dreyfus et le bagne de Cayenne. On a envie de dire : Joyeux, fais ton fourbi ! Avec Dallet, ça papillonne dans les cadènes. C’est du solide. Groâââ ! On rugit de bonheur.