Étienne de Montety, Le Figaro littéraire

Étienne de Montety, Le Figaro littéraire

C’était le temps où les dirigeables portaient des noms d’œuvres littéraires. Imagine-t-on un avion de ligne baptisé L’Élégance du hérisson ? L’année 1887, un ballon prit le nom du Horla, et naturellement le président de l’Union aéronautique de France invita l’auteur, Maupassant, à voyager à son bord. Rien d’une promenade de santé, une véritable expédition scientifique et littéraire. Les accidents étaient encore fréquents et les observations nécessaires. Maupassant savoure le privilège d’être parmi les premiers écrivains à contempler la France du ciel. Il réserve ses impressions au Figaro. « Le Seine semble un gros serpent roulé, couché, immobile, dont on n’aperçoit ni la tête ni la queue. Elle vient de là-bas, elle s’en va là-bas. » L’écrivain a quelques étourdissements, quelques frayeurs, mais n’a de cesse qu’il ne s’émerveille, saluant « cette Terre que nous quittons, à laquelle nous ne tenons plus par rien et qui a l’air d’une carte géographique peinte ». En l’air, c’est au fond un conte de la bécasse, mais vu de la bécasse en vol.

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