Emmanuelle Favier, Mediapart

Emmanuelle Favier, Mediapart

Roman épistolaire, fable à deux fois deux mains, boîte de Pandore de la littérature… ce livre, au titre à géométrie sémantique variable, semble avoir été écrit par une multitude d’auteurs : de masque en masque, d’imposture littéraire en superposition des genres, on ne sait plus à quel littérateur se vouer et l’on finit par s’en remettre au fantôme de Pierre Ménard. Devenu fou, le lecteur n’aura de cesse d’une relecture perpétuelle non seulement du roman lui-même, pour en déchiffrer toutes les allusions, mais aussi de l’essentiel de la littérature sud-américaine, avant de lui-même, qui sait, se dissoudre dans la fiction…
À la faveur d’un livre trouvé sur la banquette de son taxi sauvage, un certain Pierre-Jean Kauffmann écrit à un certain Abel Romero, un jour de 2008 : tous deux entameront alors une amitié épistolaire qui les mènera dans un labyrinthe souvent terrifiant, toujours littéraire, en quête de leur propre minotaure. Dissimulés sous leurs plumes respectives, Gilles Marchand et Éric Bonnargent ont ici mis en place un extravagant dispositif littéraire où sont déclinés les thèmes, sud-américains en diable, de l’identité, du mal, et du lien quantique entre réel et fiction, sous l’égide de Roberto Bolaño […].
Cet auteur culte (dont il n’est pas nécessaire d’avoir lu une ligne pour savourer le roman qui porte son nom), œil malin sous le chapeau, souffle sur les pages la fumée de sa cigarette, comme pour embrumer encore davantage les méandres de cette enquête.

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