Libération
Trompettiste de jazz reconnu, Henry Dawnson, victime d’un accident bête et cocasse à pleurer, se retrouve amputé de la main. Sentence de mort pour qui navigue entre rythmes et nuances, de sotto voce à fortissimo. Le livre cueille Henry douze ans après l’amputation, lors d’une nuit au volant de sa voiture, alors qu’il se remémore les étapes d’une existence tourmentée et qu’il a décidé de se noyer. Un homme, une voiture. Comme dans Berline son précédent roman, Céline Righi utilise le véhicule comme la barque de Charon pour un voyage initiatique vers une mort possible. Ironiquement à l’envers des « choses de la vie », Les Choses de la nuit pénètre dans la noirceur des êtres, mais le récit porté par une langue rageuse et une autodérision destructrice laisse aussi passer comme un miracle des rayons de franche lumière.