Bertrand du Chambon, Le Magazine des livres

Bertrand du Chambon, Le Magazine des livres

Un jeune éditeur parisien, les Éditions du Sonneur, frappé d’un charmant crapaud en couverture, nous livre maintenant le recueil de nouvelles d’Arrigo Boito. Découverte ! Du tout frais, du méconnu ! Qui s’en plaindrait ? Vingt-six pages pour la nouvelle intitulée Le Fou noir ; trente-cinq pages pour Iberia ; trente-deux pages pour Le Poing fermé ; enfin, soixante-quinze pages pour Le Trapèze. À la fin de cette dernière, de longs points de suspension, suivis de la mention de l’éditeur : « Arrigo Boito laissa ce récit inachevé » (suit une intelligente post-face d’Olivier Favier : le gaillard connaît son monde). On vous laissera donc plonger jusqu’à votre résurrection dans les idées fixes de l’honorable Boito. Compliment suprême : un peu comme lorsqu’on lit Conrad, on est fort surpris, mais on ne regrette pas le voyage ; ensuite, on veut tout relire, et tout comprendre… gageure intenable, comme pour qui s’aventure dans Au cœur des ténèbres du même Conrad. En tout cas, lisez Boito. Vous me remercierez — une fois de plus !… Et je rappelle à mes lecteurs le plus distraits que les Éditions du Sonneur avaient déjà donné le poignant roman de Marie-Noël Rio, Pour Lili, et l’extraordinaire récit de Josef Bor : Le Requiem de Terezin. Chapeau bas.

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