Bartelby, Les Yeux ouverts
Bien qu’il ne s’agisse que d’un seul pays, on parle bien volontiers des Indes plutôt que de l’Inde. Par l’intermédiaire de [multiples] voix, présentes et passées, Tabish Khair parvient à nous donner une image saisissante de ce pays polymorphe et polyculturel en pleine mutation. Les Indes sont les véritables passagères de l’autobus. Cette ambiance très particulière est d’autant plus prégnante que Blandine Longre, la traductrice, a choisi de conserver les mots indiens hindoustanis qui font partie intégrante de la langue de l’auteur et de placer un glossaire à la fin de l’ouvrage. Grâce à ce procédé, ce ne sont pas seulement les couleurs des Indes qui s’offrent aux lecteurs, mais aussi ses sonorités. Chaque lecteur aura ainsi l’impression d’être l’un des passagers et vivra comme s’il y était l’incident qui fera brusquement stopper le car en pleine campagne.