Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise
Grand fumeur devant l’Éternel, Michel Houellebecq nous exhorte à ne pas nous laisser emmerder par les campagnes de prévention anti-tabac. Il aurait sans doute aimé répondre, à la fin de l’année 1890, à la question posée par le bimensuel Tabac : « Êtes-vous pour ou contre le tabac ? » Quatre-vingt-onze célébrités de l’époque y ont répondu à sa place. Petit échantillon : La fumerie est un vice… dans un siècle ou deux, le cerveau des générations futures aura quelque besoin d’être ramoné. — Le tabac, c’est comme la religion, je n’en use pas, mais je souhaiterais que les pratiquants aient certains égards pour les libres penseurs. — Je n’appartiens pas à la classe des gens qui s‘écrient : le tabac tue ! Ni à la classe des fanatiques, lesquels ne cessent de répéter : le tabac fait vivre. Je suis centre gauche. » […] Vous aurez compris que j’ai adoré. Signalons, chez le même éditeur, Du péril de l’ignorance de Hugo. En une trentaine de pages, le grand Victor en dit plus long sur l’importance de la culture que le bla-bla-bla des grimauds de la pédagogie. Je l’imagine bien accueillant Jacqueline de Romilly à la sortie de son wagon de voyageurs pour l’au-delà.